Deux adages entrent en collision pour créer un paradoxe aussi ridicule que fascinant…

1. “Un chat retombe toujours sur ses pattes”

2. “Une tartine beurrée tombe toujours du côté beurré”

   👉 Du coup, si on place une tartine beurrée sur le dos d’un chat - côté beurré vers le haut - et qu’on les attache ensemble pour les lâcher dans le vide, ils ne toucheront jamais le sol ! En fait, le chat et la tartine tourneront sur eux-mêmes en état de perpétuelle lévitation.

Je sais, c’est complètement crétin. Mais quand on y réfléchit bien, ça fait aussi totalement sens. On peut donc avancer sans trop sourciller, que c’est probablement complètement vrai !

Ce paradoxe a donc donné naissance à un jeu vidéo, CATO: Buttered Cat (Cat + Toast = CATO), un mélange de puzzle game et de plates-formes, où l’on contrôle un chat qui ne saute pas, et une tartine qui saute (logique). Enfin… Disons qu’on peut lui faire exécuter des bonds à gauche et à droite, sur de courtes distances à la longueur pré-déterminée.

Un extrait de l’un des premiers niveaux du jeu, où l’on apprend les rudiments d’une relation symbiotique méconnue, celle du chat et de la tartine beurrée.

Ah ! J’ai oublié de préciser que cette tartine était également consciente et douée de la parole...

Il semblerait même que cet improbable duo cherche à remettre en marche l’usine à lait dans laquelle… ils habitent ? A moins qu’ils n’en soient les gardiens, ou les propriétaires ? Leur relation semble dans tous les cas faite de nécessité, le chat comme la tartine ayant besoin de lait pour survivre.

Évidemment, lorsque la tartine s’attache au chat, le paradoxe est activé et ils peuvent soudainement prendre leur envol, pour flotter dans les airs en tournoyant. Mais c’est lorsqu’ils sont séparés, qu’ils peuvent tirer avantage de leurs forces respectives (oui oui, même la tartine).

Chat et tartine doivent ainsi collaborer pour traverser des niveaux remplis d’obstacles qui ne peuvent être franchis que par l’un d’entre eux. Ces barrières apparaissent ou disparaissent lorsqu’ils sont réunis ou séparés, nous forçant à sans cesse assembler et désassembler le duo.

Sur ce principe tout simple s’agglomère de nombreux clichés liés aux chats ET aux tartines.

Le chat, contorsionniste né, peut ainsi s’engouffrer dans d’étroits tuyaux pour se déplacer dans les niveaux, ou grimper aux murs (voire aux plafonds) en s’accrochant à des griffoirs pour chat. Il peut aussi rebondir sur des espèces de trampolines (beurrés ?), la hauteur de son rebond étant déterminée par l’amplitude de sa chute !

La tartine, elle, peut rebondir de mur en mur (pour faire du “beurre-jump”), mais perd toute vélocité lorsqu’elle touche une surface gelée. Elle peut également s’aider de grille-pains pour se propulser à travers les niveaux ou activer des mécanismes, telles des trappes qui peuvent aussi faire office de tremplins.

Pour l’anecdote, le jeu s’appelle simplement CATO（キャトー）au Japon et a profité d’une jolie mise en avant sur l’e-shop Nintendo. Il a même eu droit à un petit article dans Famitsu !

CATO: Buttered Cat nous propose de traverser plus de 140 niveaux scindés en 5 mondes, qui introduisent régulièrement de nouvelles mécaniques de jeu.

Des espèces de propulseurs ressemblant à des hybrides, entre le sèche-cheveux et la machine à laver, permettent par exemple d’aspirer le chat pour augmenter sa vélocité avant de l’éjecter telle une balle de tennis !

Une petite soucoupe volante (?) octroie aussi de temps à autre à notre “dynamique duo” la possibilité d’échanger leur place en un clin d’oeil, voire de ralentir le temps !

Si le jeu démarre doucement, il impose très vite un level design à la fois riche, ingénieux et exigeant.

Lorsqu’elle s’étale sur une surface gelée, la tartine se retrouve paralysée et incapable de sauter !

Je ne pensais pas un jour être amené à écrire une phrase pareille 😂

Il est même possible de jouer en coop’ en branchant deux manettes pour prendre la main quand on le souhaite, ou s’attribuer le rôle du chat ou de la tartine en configurant les touches selon ses envies.

Comme mentionné dans les commentaires de ma dernière newsletter consacrée à Split Fiction, les puzzle games se prêtent à merveille à une “coalition des cerveaux”, même lorsqu’ils ne proposent pas de mode coop’. Autant vous dire que l’ajout d’une option 2 joueurs est ici un petit plus qui fait autant sens que plaisir !

Et CATO ne lésine pas sur les “petits” ajouts ! Outre les habituels passages secrets planqués dans les niveaux, qui permettent de débloquer des costumes alternatifs, on peut aussi accéder à des sorties secrètes menant à des niveaux bonus (comme dans Super Mario World !) ou débloquer des mini jeux bonus.

Pour revenir sur les costumes alternatifs, sachez qu’ils sont accessibles pour le chat ET la tartine. Cette dernière peut prendre les formes les plus surprenantes allant du champignon à la casserole, en passant par l’étoile de mer ! Certains de ces costumes peuvent aussi être débloqués via un système de mots de passe1 que l’on peut trouver sur le Net.

Vous l’aurez probablement noté en regardant les captures d’écran et les vidéos qui illustrent cet article, mais le jeu est terriblement mignon.

Le pixel art est parfaitement adapté au pitch non sensique du jeu et il devient vite impératif de découvrir TOUS les secrets planqués dans les niveaux pour débloquer de nouveaux costumes. La difficulté augmente assez vite et certains puzzles requérant timing et prise de vitesse peuvent s’avérer particulièrement tortueux ! On appréciera donc la possibilité de faire apparaître des indices pour se débloquer, voire de sauter un niveau lorsque ces derniers sont insuffisants, même si rien ne remplacera une seconde paire d’yeux.

Un niveau du Monde 3 où la tartine s’est faite voler son corps ! On doit donc transporter sur son dos des clones de la tartine, qui ne peuvent pas bouger sans l’aide du chat. Le Monde 3 (sur 5) nécessitera plus de patience et de réflexion que les deux précédents.

Si CATO: Buttered Cat met en scène un duo de personnages, il a aussi été façonné par un duo de développeurs : Frank (illustrateur) et Blasin (programmeur), qui se cachent derrière le studio Team Woll.

Blasin est un développeur indépendant chinois qui a déjà créé pas mal de petits jeux, que l’on peut d’ailleurs tester sur sa page itchi.io. Il est même possible de jouer à Flappy CATO dans son navigateur ou sur sa Playdate, et de découvrir une version prototype de CATO: Buttered Cat ! Comme c’est souvent le cas chez les indés, cette première version a été développée durant une Game Jam, appelée BOOOM, en 2022.

Plus le temps passe, plus je me découvre une appétence particulière pour le puzzle game, au point d’avoir récemment relancé Mario's Picross sur Game Boy !

Il a fallu que je télécharge (attiré par son improbable pitch !) CATO le chat beurré pour finalement m’échapper des grilles de picross et aider cette étrange paire à sauver leur usine à lait. Les deux titres partagent d’ailleurs un point commun : celui de proposer des cessions de jeux courtes, même si elles peuvent s’étirer dans le temps, l’appel du “allez, un dernier petit niveau !” étant très fort, sans parler des casses-têtes sur lesquels on sera invariablement amené à buter.

Et si le jeu possède quelques menus défauts, comme des temps de chargement un poil long sur Switch (ils restent courts, mais devraient être quasi-inexistants) ou l’obligation de débloquer les téléporteurs secrets (menant aux niveaux bonus) dans leur ordre d’apparition, CATO s’impose sans problème comme un jeu de plates-formes / puzzle aussi solide qu’original.

Autrement dit, un titre malin comme un chat et délicieux comme une tartine beurrée !

Une démo jouable est téléchargeable gratuitement sur la page Steam du jeu !

PS: Toutes les images et vidéos de CATO: Buttered Cat ont été capturées à partir d’une version commerciale Nintendo Switch. Les artworks du jeu et photos sont issus du compte X officiel du studio Team Woll, de sa page News sur Steam ou de la page itchi.io de Blasin.